Les silicones dans les cosmétiques : ce qu'il faut savoir !

Pendant près de 70 ans, les silicones ont envahi nos formules cosmétiques, devenant des éléments essentiels de l'industrie en offrant une sensation de douceur et une apparence lisse à de nombreux produits de beauté à un coût peu élevé.

Mais en réalité, il y a un coût pour tout. Dans le cas des silicones, c'est l'environnement qui en paie le prix.

C’est précisément pour cette raison, et du fait de leur origine en pétrochimie, que les silicones sont bannis, dès le début, des cosmétiques bio.

On vous en dit plus dans cet article !
 

Les silicones, qu'est-ce que c'est ?

Les silicones sont des polymères inorganiques dont la structure moléculaire est constituée de silicium et d’oxygène, via des liaisons siloxane.

Il est important de noter que les termes « organique » et « inorganique » ne doivent pas être confondus avec le terme anglais « Organic » qui signifie biologique (comme dans l'agriculture biologique) en français. Il s'agit d’un vocabulaire complément différent. Une molécule est dite "organique" si elle contient des atomes de carbone et "inorganique" si elle n'en contient pas, rien à voir avec l’agriculture…

Les silicones sont des composés obtenus uniquement par synthèse chimique et n'existent pas dans la nature.

Aujourd’hui, il existe de nombreux dérivés pour la famille des silicones, se présentant sous forme d'huiles (volatiles ou non volatiles), d'élastomères ou encore de résines.

En 2021, la production mondiale annuelle des silicones atteignait près de 1,3 million de tonnes ! Ils sont largement utilisés dans divers secteurs tels que l’aéronautique, l’automobile, le bâtiment, le textile, l’agroalimentaire, la santé et bien sûr, la cosmétique.

Quel est le rôle des silicones dans les cosmétiques ?

En tant qu’ingrédients cosmétiques, les silicones sont surtout utilisés dans des crèmes, des laits, des rouges à lèvres, etc., pour leurs propriétés sensorielles et/ou leur caractère hydrophobe (repoussant l'eau).

Ils sont également présents dans les shampoings et démêlants pour leur capacité à rester en surface des cheveux et de la peau.

Si vous examinez la liste INCI, les silicones peuvent être reconnus par différents noms tels que CYCLOMETHICONE, CYCLOPENTASILOXANE, CYCLOHEXASILOXANE, TRISILOXANE, DIMETHICONE, DIMETHICONE COPOLYOL, AMINODIMETHICONE, DIMETHICONOL, DIMETHICONE CROSSPOLYMER, VINYL DIMETHICONE CROSSPOLYMER, TRIMETHYSILOXYSILICATE, POLYPROPYLSILSESQUIOXANE, POLYMETHYLSILSESQUIOXANE.

Pourquoi faut-il bannir les silicones de vos cosmétiques ?

Les silicones et votre santé :

Du fait de leur structure chimique très stable, à la fois sur le plan biochimique et physique, les silicones sont considérés comme « sûrs » pour une utilisation cosmétique. Ils ne sont ni irritants, ni allergènes, et sont également considérés comme non-comédogènes.

Cependant, la sécurité des silicones est souvent remise en question ! Par exemple, le Cyclotetrasiloxane (D4) est interdit depuis le 1er janvier 2022 par le Règlement Européen relatif aux produits cosmétiques (CE) n°1223/2009, car ce silicone est fortement suspecté d’être un perturbateur endocrinien.

Quant aux autres, les recherches actuelles ne pointent pas du doigt leurs effets néfastes sur votre santé. 

Les silicones et leurs effets néfastes sur l'environnement :

Les silicones sont un désastre pour la planète. Entre leur non-biodégradabilité et certains d'entre eux classés « Substance persistante, bioaccumulable et toxique », leur utilisation en cosmétique devrait être stoppée.

Comme mentionné précédemment, la structure chimique très résistante des silicones va jouer un rôle sur leur biodégradation. En effet, les silicones sont très difficilement biodégradables voire non-biodégradables (les conditions permettant une dégradation partielle sont rarement réunies).

Les silicones présents dans les produits cosmétiques rinçables (shampoings, gels douche, masques capillaires) se retrouvent inévitablement dans les eaux usées. Or, une grande partie de ces eaux usées ne passe même pas par les centres de traitement, mais est rejetée directement dans la nature.

Ainsi, les silicones polluent la terre et les océans, représentant une menace pour la biodiversité.

Même les silicones qui parviennent à traverser les centres de traitement perturbent sérieusement le processus de méthanisation, contaminant le biogaz utilisé à des fins industrielles (chaleur), domestiques (chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson) ou carburant (BioGNV).

Pire encore que leur quasi non-biodégradabilité, le Cyclopentasiloxane (D5) et le Cyclopentasiloxane (D6) ont eu ou auront leurs dosages réglementés parce qu’ils sont considérés comme « Substance persistante, bioaccumulable et toxique » (PBT).

Ainsi, la réglementation restreint déjà le Cyclopentasiloxane (D5) pour son utilisation dans les cosmétiques rinçables à un maximum de 0,1%. Cette même réglementation sera appliquée à ce silicone dans les produits non-rinçables ainsi qu'au Cyclohexasiloxane (D6) dans les produits rinçables et non-rinçables dans les prochaines années.

Bref, les silicones sont une catastrophe pour l'environnement. 😭

Quels sont les alternatives aux silicones dans les cosmétiques bio ?

Bien que les cosmétiques bio offrent des textures sensorielles agréables, cela est possible grâce à des alternatives d'origine naturelle !

Les marques de cosmétiques bio vont formuler avec des ingrédients tels que le squalane, les acides gras essentiels (oméga-3, oméga-6) ou des esters végétaux tels que l'Avocado Oil Polyglyceryl-6 Esters, le Shea Butter Ethyl Esters, etc.

Alors, les silicones, vous vous en passerez ?