Vous êtes de plus en plus nombreux à regarder les étiquettes de vos produits cosmétiques à la recherche d'ingrédients indésirables. En la matière, les sulfates sont fréquemment mentionnés. Mais attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ! Tous les sulfates ne sont pas à mettre, selon nous, au même niveau. Par exemple, le Sodium Lauryl Sulfate, très décrié par la presse, est autorisé dans les référentiels de la cosmétique bio. La Commission Technique de Cosmébio vous explique pourquoi.
Les sulfates sont des tensio-actifs. Le rôle d’un tensio-actif dans un cosmétique est de permettre aux corps gras de se disperser dans l’eau. Ils offrent 3 avantages :
Les sulfates autorisés en cosmétiques bio sont le sodium lauryl sulfate (SLS) et l’ammonium lauryl sulfate (ALS). Ils sont autorisés dans les cahiers des charges de la cosmétique bio pour 2 raisons :
Il est important de ne pas confondre ces deux ingrédients avec le Sodium Laureth Sulfate. Ce sulfate n’est pas autorisé car son processus de transformation, l’éthoxylation, fait intervenir un composé hautement toxique pour les fabricants : l’oxyde d’éthylène. Par ailleurs, plusieurs composés éthoxylés sont controversés en raison de leur rapidité d’absorption dans l’environnement et de leur écotoxicité, notamment pour les milieux aquatiques.
Les sulfates sont critiqués pour leur potentiel irritant : ils rendraient la peau sèche et provoqueraient des rougeurs et des démangeaisons. Il est vrai que dans le cas où cet ingrédient serait utilisé pur ou à forte concentration, il serait susceptible d’être irritant pour la peau.
Ce potentiel irritant est bien connu des fabricants de cosmétiques bio labellisés Cosmébio. Ils sont donc particulièrement vigilants sur la concentration de chaque ingrédient afin de respecter la peau (un toxicologue s'assure d'ailleurs de l'innocuité de chaque produit avant sa mise sur le marché, c'est une obligation réglementaire).
Lorsqu'ils sont utilisés dans les cosmétiques bio, le SLS et l'ALS sont intégrés en faible quantité et combinés à d’autres agents apaisants. Par ailleurs, ils sont présents dans des produits à rincer, pas destinés à rester sur la peau, ce qui limite les risques d'irritations.
A noter : le caractère irritant d’un produit est relatif à l’utilisateur et au mode d’utilisation. Un même produit utilisé par deux personnes différentes ne sera pas toléré de la même manière (parce que l'une sera peut-être plus sensible ou mettra une grosse quantité de produit par exemple).
Le sodium lauryl sulfate et l'ammonium lauryl sulfate respectent les critères de bio-dégradabilité et de toxicité aquatique imposés par le référentiel Cosmos. C’est pourquoi nous pouvons estimer qu’ils ne polluent pas l’environnement.
Oui, il existe plusieurs alternatives, notamment pour les produits destinés aux bébés qui ont la peau plus fragile. Ces alternatives aux sulfates peuvent rendre les produits finis plus coûteux et moins sensoriels.
Il existe par exemple le disodium cocoamphodiacetate, le caprylyl/capryl glucoside ou encore le decyl glucoside.
La mention « sans sulfates » est encadrée par le Règlement des Allégations Cosmétiques. Ce règlement interdit la mention « sans sulfates » en tant qu'argument de vente principal. En revanche, il la tolère lorsqu'elle est apposée comme information utile à destination des consommateurs.
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en dehors de ce règlement, aucun texte n'encadre la définition de la mention. Ainsi, la mention « sans sulfates » peut avoir plusieurs définitions en fonction des marques. C'est pour cela qu'il arrive qu'elle soit accompagnée d'un astérisque qui reprécise ce qu'elle veut dire vraiment (par exemple *sans tensio-actifs sulfatés). Mais cette précision n'est nullement obligatoire sur le produit.
Pour aller plus loin :